Le Patrimoine communal |
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Ferme vosgienne (et village lorrain) |
La lorraine sans ses villages, c'est un peuple sans ses racines, tant l'histoire
de cette province fut forestière et rurale : le paysan, le berger, le vigneron, tous
regardaient vers le clocher trapu ou pointu dressé au-dessus de la masse des toits rouges.
C'était leur village où pas un ne manquait à l'appel des cloches chaque soir,
dans la longue et large rue animée tout le jour par les allées et venues des femmes
à l'épicerie ou au lavoir, des enfants rentrant de l'école, des troupeaux
vers l'abreuvoir. |
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Le bâti de la commune de Maconcourt offre des alignements de maisons
jointives, typiquement lorrain par le caractère groupé de ses constructions autour
de l'église.
Les fermes sont généralement implantées en retrait de la chaussée
laissant libre un espace autrefois ouvert et semi-collectif (l'usoir) où s'entreposaient
notamment les éléments liés à la vie agricole de l'époque.A
l'arrière de ces fermes, on observe encore les jardins potagers et vergers qui accompagnent
traditionnellement les constructions et composent la ceinture végétale du village.
A l'image de nombreuses communes de la région, le village de Maconcourt comporte encore de
nombreuses fermes traditionnelles pleines de caractère. |
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Une ferme traditionnelle typique de Maconcourt où l'on retrouve l'organisation classique
de la ferme à trois travées (habitation, grange et écurie). |
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C'est un modèle de ferme quasi invariable que l'on retrouve de manière plus ou
moins régulière dans le Haut-Saintois.
A Maconcourt, elles sont essentiellement datées du XIXéme siècle et
constituent un patrimoine architectural remarquable à préserver et mettre en valeur.
Les deux plus anciennes sont datées des XVIIéme et XVIIIéme siècle
Ces fermes abritaient sous un même toit personnes, animaux, fourrage et machines. Ces trois
fonctions se traduisent par une organisation sous la forme de trois travées distinguant
l'étable, la grange et la partie habitation.
Cet agencement se répercute en façade où la partie habitation est
marquée parfois par une porte piétonne accompagnée de deux ou trois
fenêtres sur 2 niveaux, la grange est identifiée par une imposante porte
charretière cintrée (autrefois nécessaire pour l'entrée des
charrettes à foin) et l'étable offre généralement deux ouvertures
plus réduites en façade. Le toit à deux pans comporte le plus souvent un
bédane du côté des vents dominants
La pierre de taille (calcaire local) apparaît pour l'encadrement de toutes les ouvertures
et parfois pour les pierres d'angle et les soubassements.
La porte piétonne est toujours accolée à la porte charretière avec
un jambage commun composé d'une imposante pierre de taille. Elle est
régulièrement accompagnée d'un travail de sculpture souvent remarquable
qui témoigne de l'existence d'un réel savoir-faire à l'époque.La
traverse d'imposte (sous le linteau) indique la date de la construction ainsi que les initiales
des propriétaires bâtisseurs. En son absence, les linteaux (porte piétonne
et fenêtres) vous apporteront quelques indications : s'ils sont cintrés, vous
êtes en présence d'une ferme antérieure à 1820 (mais
postérieure à 1750), s'ils sont droits, la construction est postérieure
à cette date.
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