Première guerre mondiale, soldats "Morts pour la France"

Biographie de ROLIN Auguste Charles
Auguste Charles ROLIN en tenue lorqu'il était au 6° régiment d'artillerie à pied.
ROLIN Auguste Charles est né le 25 septembre 1883 à SAIDA dans le département d'ORAN, l’ancienne Algérie française. On peut se demander alors comment ce « pied noir  » est inscrit au monument aux morts de la commune.

Ses parents se nomment Auguste François ROLIN -24 ans-, employé au chemin de fer et Marie Anne Rasquin –21 ans-, sans profession. Ils se marient le 21 juin 1883 à la mairie d'Arcole dans le département d'ORAN. Son père est mineur matrimonial. En effet, il faut 25 ans pour se marier et ce n'est qu'en 1907, que cette majorité sera ramenée à 21 ans. Il a donc l'autorisation de son père François -cultivateur à Maconcourt. Du côté RASQUIN, la famille est d'origine maconcurtienne également et cultivatrice. C'est dire si le petit Auguste a de solides racines au village. Il va sans dire que les familles sont absentes pour bénir cette union que chacun consent. Marie Anne est donc enceinte à son mariage.
Trois mois plus tard Auguste vient donc au monde dans le bourg de SAIDA, perché à 800 m d'altitude dans ce massif de l'oranais au sud-ouest de l'Algérie. Saida est une ville d'eau et une ville de garnison qui va connaître une grande expansion grâce à la venue du chemin de fer dans cette la seconde partie du 19° siècle entre Oran et Colomb Béchar. C'est ainsi que l'on comprend mieux la présence du papa d'Auguste en Algérie.
La famille revient ensuite au village et c'est là qu'Auguste se trouve mobilisé à son tour.
Il est versé à 31 ans dans la réserve d'active avec 2 200 000 autres hommes. Lui va au 6° régiment d'artillerie à pied, à la 7° batterie (Pont St Vincent). Il n'y est pas dépaysé. En effet, sont dans ce régiment Paul et Georges DUVAL et MANGENOT Charles. 4 hommes du village dans le même régiment, voilà qui ne devait pas être courant.

«Les régiments d’artillerie à pied» sont des régiments d’artillerie de forteresse. Pour la plupart implantés dans les terres, quelquefois sur les côtes.
En 1914, il y avait neuf régiments d’artillerie à pied.

On peut résumer les premiers mois du conflit et de la vie d'Auguste de la manière suivante : Fortifications et mise en place des canons, munitions des différents forts de la place de Toul et environs. Aménagement des voies ferrées en vue de transporter les pièces d'artillerie, notamment à la gare de Blainville sur L'eau. Beaucoup de temps consacré aux manœuvres et notamment au fort de Manonviller (lunévillois). On procède aux essais de téléphone, de signaux optiques à défaut. Le 6° R.A.P prend part à la bataille du grand couronné (Nancy) en septembre 14. Puis ce sont les manœuvres qui reprennent à Houdemont, Maizerais, Saffais, Ludres. Auguste est devenu 1° canonnier servant (l'équivalent de 1 ° classe), nous sommes dans l'artillerie.
Mais Auguste contracte la typhoïde en service, il est transféré à l'hôpital de Saint Nicolas de Port (54) où il décède le 10 décembre 1914. Son parcours pendant ce premier conflit mondial aura été bref. D'autant qu'en temps de guerre, on pouvait imaginer mourir d'une autre manière. Mais le destin est ce qu'il est. Toujours est-il qu'il laisse une veuve Mathilde PETITJEAN, dont les origines demeurent introuvables.
Il est transcrit le même jour sur les registres d'état-civil de Maconcourt. Sa sépulture est introuvable.
Décidemment, le 6° R.A.P n'aura pas été le bon numéro pour trois jeunes gars du village qui tous auront laissé leur vie dans cette guerre qui en fera 1 million 450 000.

Une photo de son régiment «à la tondeuse»
Webmestre : Didier Duval
Créé : 2 Février 2012
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